Les péripéties qui entourent le retour avorté de l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, initialement attendu mercredi à Dakar, sont largement commentées par les journaux reçus, jeudi, à l’APS
Annoncé pour mercredi, dans l’après-midi, le retour d'Abdoulaye Wade à Dakar, depuis sa défaite à la présidentielle de 2012, a finalement été reporté au vendredi 25 avril. L’avion le transportant est resté à Casablanca, alors que l’ancien président de la République était attendu par ses partisans qui ont accusé le gouvernement d’avoir bloqué l’appareil au Maroc.
Le gouvernement par la voix de son porte-parole, Abdou Latif Coulibaly a démenti cette accusation, affirmant que ‘’ C’est Abdoulaye Wade lui-même qui a bloqué son avion au Maroc, car le gouvernement a fait ce qu’il devait faire pour lui permettre de rentrer à l’heure indiquée’’.
Me Wade aurait fait changer les documents de vol, en y ajoutant des noms de plusieurs passagers marocains. Ce qui aurait compliqué les démarches administratives, entraînant l'obligation d'une "nouvelle validation du vol par l'aviation civile, et donc un nouveau délai d'environ 24 heures", a dénoncé Abou Latif Coulibaly, porte-parole du gouvernement sénégalais, pour qui Abdoulaye Wade a sciemment organisé sa "victimisation".
Le journal Libération livre ‘’la vérité sur un ratage’’. ‘’Abdoulaye Wade avait planifié un scénario qui a finalement foiré : faire louer un jet privé pour Casablanca-Dakar, déclarer trois passagers…fictifs présentés comme des hommes d’affaires marocains, demander une autorisation de survol et d’atterrissage à Dakar’’.
‘’Le stratagème fonctionne : l’autorisation est accordée. Alors, hier (mercredi), à Casablanca, Me Wade déroule la phase 2 de son plan : lui et ses accompagnants remplacent les +Marocains+ ; un autre jet de la même compagnie est pris. Mais les choses foirent. Ce type d’autorisation doit impérativement renvoyer aux passagers et à l’avion déclarés’’, écrit le journal.
‘’Les Marocains embarrassés par la tournure des évènements s’en lavent les mains et demandent à Me Wade de se conformer aux règles. Demander une autorisation de vol sur la base d’un nouveau manifeste mentionnant les vrais passagers et le vrai avion’’, ajoute Libération.
Evoquant un ‘’retour mouvementé’’, Le Quotidien signale des‘’couacs en plein vol’’. Citant l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM), le journal souligne que la modification de ‘’paramètres importants’’ a fait annuler l’autorisation de vol.
L’Observateur revient sur le ‘’cahier d’un retour…avorté au pays natal’’ et précise que trois hommes d’affaires déclarés comme passagers du vol ‘’clouent l’avion au sol au Maroc’’. Sud Quotidien parle également d’un ‘’retour avorté’’.
Pour Le Populaire, ‘’Wade ruse, mobilise et électrise Dakar’’, tandis que L’As qualifie Wade de ‘’maître de la rue publique’’. En effet, souligne le journal, ‘’l’annonce du retour du président Abdoulaye Wade à Dakar semble avoir redonné une nouvelle vie au Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition)''.
Et pour cause, des milliers de milliers de militants se sont rués hier à la permanence El Hadj Oumar Lamine Badji restée longtemps sans voir une aussi grande foule (….)’’, rapporte L'As.
En tout, pour L’As, ‘’Wade drible le pouvoir’’ en réussissant à dissimuler son plan de vol aux responsables de l’Agence des aéroports du Sénégal et aux autorités étatiques. Walfadjri parle de ‘’coup de Maître’’ alors que le journal Enquête se désole d’une ‘’guerre des nerfs’’ entre Wade et le pouvoir.
‘’C’est une journée chargée durant laquelle les différents protagonistes ont voulu tirer les ficelles chacun de son côté. A l’arrivée de ce jeu de dupe, la démocratie sénégalaise en a pris un sacré coup’’, souligne Enquête.
OID/AD
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